Start-up Profile – DejaBlue

ACE Energie vous propose de découvrir une startup œuvrant comme elle dans le domaine de la transition énergétique. Pour cette édition du “startup profile”, Alexis Ducrocq a interviewé Claire Zagala, Directrice des partenariats chez DejaBlue.

 

Que fait ta startup ?

DejaBlue développe et opère des sites de recharge pour véhicules électriques pour des entreprises, commerces et institutions publiques. Notre technologie rend la recharge simple et fiable à la fois à l’utilisateur de bornes et les propriétaires de sites. Nous développons des solutions de gestion d’énergie pour optimiser la consommation de nos clients en leur permettant de mieux consommer.

Concrètement, nous faisons 2 choses :

  • Nous accompagnons nos partenaires dans le développent de stations de recharge à travers une solution clé en main (conception, installation, opérations, maintenance) ;
  • Nous supervisons les sites et fournissons les outils d’opération nécessaires : application de recharge, plateforme de supervision, solutions de gestion d’énergie intelligente, etc.

L’intégralité de notre technologie est développée en interne.

 

Quel est le problème principal auquel vous apportez une solution ?

1- Il faut plus de bornes en France

Une grande partie des points de charge pour véhicules électriques prévus à horizon 2030 ne sont pas encore construits ! (objectif : 400 000 en 2030, nous sommes pas encore à 150 000)

2- La qualité de service moyenne

Comme le marché est en pleine expansion, il y a beaucoup d’acteurs et de disparité dans la qualité des services : aujourd’hui, près d’une borne sur 4 dans le domaine public ne fonctionne pas. Cela freine l’adoption des véhicules électriques.

Notre solution est simple et fiable : les sites doivent être fonctionnels 100% du temps et recharger son véhicule doit être simple pour les utilisateurs expérimentés ou occasionnels.

3- La gestion de l’énergie

Pour atteindre les objectifs d’électrification du parc de véhicules, il est nécessaire de déployer une puissance électrique importante. En 2050 les véhicules électriques représenteront entre 10 et 15% de la consommation totale d’électricité en France.

Néanmoins, beaucoup de technologies se développent pour gérer intelligemment la puissance exigée par un site de recharge : gestion dynamique de puissance, intégration avec les énergies renouvelables produites sur site, effacement, etc. Par ailleurs, les véhicules électriques représentent une opportunité unique d’être utilisés comme batterie tampon pour redonner de l’énergie aux bâtiments ou au réseau aux moments opportuns (V2G ou vehicle to grid). Ces nouvelles technologies permettent d’intégrer activement les véhicules électriques au réseau, de réduire les factures d’énergie de nos clients tout en permettant la consommation d’un mix énergétique moins carboné.

 

Comment as-tu eu l’idée de cette approche pour le résoudre ?

Nous cherchions un projet qui ait du sens et auquel nous pourrions apporter notre expérience spécifique. Parker et moi sommes tous deux ingénieurs et venons du monde du software (Lyft, Uber, Google). Nous avons travaillé sur des problèmes complexes d’optimisation de marketplace, de développement de systèmes distribués et d’expérience utilisateur simples et intuitives.

Nous souhaitions donc appliquer notre expérience à un secteur dans lequel nous pourrions à la fois contribuer à relever des défis environnementaux de long terme, et créer les outils et systèmes d’optimisation pour y parvenir.

Le secteur de l’énergie et les défis imposés par l’énorme demande en énergie venant des véhicules électriques nous a rapidement paru comme un excellent problème à résoudre avec l’aide de software. Les bornes de recharge sont pilotables à distance et donnent une porte d’accès pour contribuer à optimiser l’utilisation du réseau électrique.

De plus, le V2G est une technologie est en cours de déploiement et va permettre des changements structurels dans la façon dont nous envisageons la production et la consommation d’électricité. Là encore, il faut des solutions software robustes pour piloter ces systèmes tout en garantissant une expérience utilisateur optimale.

 

Quels sont les plus gros défis que vous rencontrez en ce moment ?

Notre plus gros défi, c’est que l’expérience utilisateur et la fiabilité de nos systèmes soit irréprochables. Nous sommes intransigeants sur ce point : une borne doit fonctionner 100% du temps.

Comme le secteur est encore en pleine structuration, les modèles de bornes, protocoles de communication et technologies associées continuent à évoluer. Nous nous efforçons de construire des sites de recharge robustes et d’avoir une visibilité complète sur nos opérations. Il nous arrive de rencontrer des problèmes sur site (e.g. connectivité), lorsque ça arrive, nous sommes en mesure de régler la majorité des problèmes à distance. Le cas échéant, nous en informons nos utilisateurs – la plupart du temps avant qu’ils ne s’en rendent compte et intervenons immédiatement. Chaque problème opérationnel donne lieu à une analyse détaillée et permet de contribuer à la fiabilité de notre réseau de recharge.

 

Comment tu vois évoluer ce secteur dans les 5 années à venir ?

Nous sommes dans une phase d’expansion du réseau de recharge – un grand nombre de bornes vont être installées, ce qui profitera à tout le secteur en encourageant l’adoption des véhicules électriques. Mais on anticipe que des changements vont avoir lieu dans ce marché : il existe des centaines de fabricants de bornes, à la qualité variable et de nombreuses solutions software. Ceux-ci devraient se consolider dans les années à venir,

Ensuite, le principal défi du secteur est celui de la gestion de puissance et d’énergie. Les offres vont de plus en plus se structurer autour des services dans ce domaine. Cela va se traduire par l’arrivée d’offres et de produits nouveaux : contrôle de la consommation, achat / vente d’électricité, autoconsommation, installation de batteries et panneaux solaires, etc.

Des évolutions aussi sont à attendre dans le domaine réglementaire. Aujourd’hui, le marché français de l’énergie est très régulé et les prix sont assez stables et plutôt fixes. Si on regarde dans d’autres pays européens, comme en Angleterre ou dans les pays Nordiques, les prix sont variables en fonction du marché chaque jour, ce qui permet de faire des arbitrages constants et de réguler la consommation d’énergie. On s’attend à des changements dans ce domaine.

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