Analyses des tendances de prix de marchés 2021 CEE et enjeux autour du début de la période 5 du dispositif

Cette semaine ACE Énergie revient sur les tendances de prix de marchés 2021 CEE observés sur C2E Market et Emmy. Ces valeurs sont importantes dans la mesure où elles influencent les prix négociés entre les acteurs du dispositif et donc ceux proposés aux bénéficiaires. Cette analyse met en exergue les enjeux autour du début de la période 5 du dispositif des CEE et en particulier de l’année 2022.

👉 Les prix EMMY et les prix C2E Market sont relativement proches sur une partie importante de l’année. Une forte décorrélation apparaît à partir du mois de septembre 2021.

 

👉 Un excédent important de CEE a été produit au cours de la quatrième période. Nos estimations conduisent à un volume P4 excédentaire autour de 400 TWhc de CEE à l’horizon du mois de mars 2022 (prolongation tendances cinq derniers mois). Cette analyse tend à soutenir la thèse de prix bas en 2022 par rapport à 2020 et S1 2021. 

👉 L’année 2022 risque d’être la grande oubliée de la cinquième période : en effet, la crise énergétique actuelle éclipse totalement les risques autour de la baisse des prix des CEE. En particulier, les fournisseurs d’énergie restent globalement attentistes et préfèrent conserver leur trésorerie pour faire face à la crise énergétique plutôt que de faire l’acquisition de CEE. Le message diffusé par les pouvoirs publics sur la nécessité d’anticiper la difficulté à atteindre les objectifs de la P5 n’a pas encore été entendu par le marché.

 👉 Les prix actuels du marché ne sont pas compatibles avec la nouvelle tarification implicite des bonifications coups de pouce – 6,5 €/MWhc de prime minimale pour le projet d’arrêté de coup de pouce chauffage. Il y a par ailleurs lieu de rappeler que le changement en juillet de tarification du coup de pouce isolation – 7,5 €/MWhc pour les ménages précaires et modestes et 7,14 €/MWhc pour les ménages classiques – n’a pas eu l’effet escompté de soutien aux prix de marché.Ainsi, la conjoncture actuelle de prix des CEE pourrait très vraisemblablement provoquer un ralentissement significatif de la rénovation énergétique à court terme et en particulier une mise à l’arrêt de la chaîne, au mieux temporaire, de la production des opérations d’efficacité énergétique. 

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